6 questions sur le rendement des fonds en euros dans l'assurance vie

La France Mutualiste a présenté en début d’année les taux de rendement 2020 de son fonds en euros pour ses différents contrats, suivie par tous les acteurs du marché.
6 questions pour mieux comprendre.

Par Nicolas Flambeaux, expert secteur épargne à La France Mutualiste

visuel d'une tablette et des grahiques

 1- Pourquoi dit-on que le fonds en euros est un placement plébiscité des Français ?

Un fonds en euros est un support d’investissement d’un contrat d’assurance vie à capital garanti. Alors que l’on dénombre 38 millions de contrats d’assurance vie en France, il est le placement le plus populaire dans le pays.

Il représentait 1 704 Md€ d’encours à la fin du 2ème trimestre 2020, soit 31 % de l’épargne financière des ménages français, loin devant l’ensemble de l’épargne réglementée (Livrets A, bleus, LDD, LEP, PEL, PEP, CEL et autres livrets pour un total de 1 077 Md€) – source : Banque de France.

Le fonds en euros possède jusqu’à présent 4 atouts déterminants :

  • Une garantie sur le capital placé combinée à ce qu’on appelle « un effet cliquet » immédiat, c’est-à-dire la sécurisation des intérêts

  • Une disponibilité de chaque instant

  • Un rendement élevé au regard des autres placements « sécurisés » disponibles (par exemple le livret A n’est qu’à 0,50% alors que les fonds en euros ont encore la plupart du temps des rendements au-dessus de 1% et peuvent être combinés à des unités de compte* aux perspectives de performance plus élevées sur le long terme)

  • Une simplicité de fonctionnement pour le souscripteur

*L’investissement en UC comporte un risque de perte en capital, l’UC évolue à la hausse et à la baisse et est dépendant des fluctuations du marché.

 

 

2- Sur quoi repose la performance du taux de rendement ?

Les résultats financiers des fonds en euros n’ont rien de magiques. Ils proviennent des performances des portefeuilles des assureurs constitués d’actifs diversifiés : obligations, immobilier, actions, matières premières. En règle générale, les fonds en euros sont principalement basés sur les obligations et chaque acteur recherche les meilleurs placements pour atteindre le meilleur équilibre entre sécurité et performance. La France Mutualiste pour sa part se distingue par l’importance de ses actifs immobiliers, sécurisants ces dernières années.

Le rendement 2020 des fonds en euros de La France Mutualiste (de 1.27 % à 1.72 %) se situe à nouveau, au-dessus de la moyenne du marché.

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Le rendement annuel du fonds en euros d’Actépargne 2 comparé à la moyenne du marché

 

 

3- Pourquoi s’en remettre à un assureur et à son fonds en euros pour votre épargne ?

Un particulier pourrait essayer de reproduire les performances du fonds en euros en investissant sur ces mêmes actifs mais il perdrait certains de ses avantages : le capital investi comme l’effet cliquet (mécanisme qui sécurise les revenus des intérêts) ne serait plus garanti et adieu la simplicité de la gestion !

Les assureurs, mutualistes ou non, au-delà de leurs engagements contractuels (garantie en capital, retraits libres…), proposent en outre un atout supplémentaire : une gestion mutualisée des résultats qui permet de constituer une réserve financière redistribuée en temps voulu afin d’éviter une trop grande variabilité du rendement annuel. C’est la provision pour participation aux excédents (ou bénéfices).

 

 

4- Les assureurs mutualistes sont-ils plus performants que les autres acteurs de l’assurance vie ?

Comme le montre le graphique ci-contre, les contrats issus de mutuelles ont présenté, en moyenne, des taux de rendement supérieurs aux autres types d’assureurs durant la période 2015 à 2019. Cet écart peut s’expliquer par différents facteurs (niveau des provisions pour participations aux excédents, composition des portefeuilles, frais généraux différents, absence d’actionnaires…) qui révèlent l’expertise des assureurs mutualistes.

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Taux de rendement net moyen pondéré par les provisions mathématiques par types d’organismes

 

 

5- Quelle est l’incidence des taux bas sur le rendement du fonds en euros ?

Pour protéger la solvabilité des organismes d’assurance, les placements obligataires, généralement moins risqués que ceux en actions, constituent la grande majorité des placements des assureurs sur lesquels repose l’épargne investie, y compris à La France Mutualiste. La baisse des taux d’intérêt de ces placements obligataires est un phénomène structurel, conjoncturel et mondial de long terme. Le remplacement progressif des anciennes obligations arrivées à terme par de nouvelles aux rendements très faibles va continuer à exercer une pression baissière sur les performances à venir. Le fonds en euros ne pourra donc plus proposer de rentabilité aussi compétitive que celle délivrée durant les dernières décennies.

Une solution envisagée par certains assureurs pour l’avenir

Dans une interview accordée à Investir, Dominique Trébuchet, directeur général de La France Mutualiste encourageait à une réflexion sur une remise en cause de la garantie nette de frais sur le fonds en euros : « Ce n’est pas encore le cas, mais nous n’excluons pas cette hypothèse. Le fonds en euros est clé, et il faut pouvoir continuer à offrir du rendement même si les taux obligataires ont singulièrement baissé. Il est donc nécessaire de garder une diversification significative avec une garantie moindre, et bénéficier ainsi du lissage dans le temps de la performance. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de garantie à 100 % du capital qu’on n’a pas une protection de l’épargne. S’il faut garantir à 96 %, le but n’est pas de donner – 4 %. Il peut y avoir une année négative, mais au bout de six ou huit ans, de toute façon, le capital sera reconstitué avec une plus-value. »

 

 

6- Comment adapter la composition de votre épargne en fonction de vos projets ?

Un épargnant avisé se doit d’envisager un placement en répondant tout d’abord à ces 4 questions :

  1. Quel est mon horizon d’épargne ?
  2. Quel est mon objectif de capital à atteindre au terme ?
  3. Quel est le montant que j’envisage de placer (en une ou plusieurs fois) ?
  4. Quelle est ma capacité à supporter les variations à court terme de mon épargne constituée ?

A chaque typologie de projet correspondent des solutions diversifiées dans lesquelles une prise de risque est nécessaire et correctement assumée par l’épargnant afin de lui permettre d’atteindre son objectif avec les meilleures chances.

Étant donné ses potentiels de revalorisation limités, le fonds en euros ne peut plus constituer à lui seul une solution exclusive pour financer des objectifs de moyens et long terme qui ont besoin des effets exponentiels de la capitalisation (quand les gains s’accumulent et s’amplifient) pour être atteints. Il peut cependant, pour projets de plus long terme, toujours faire partie de solutions « hybrides » qui proposent de nouvelles formes de garanties en permettant un compromis acceptable sur le plan de la rentabilité. A titre d’exemple La France Mutualiste utilise le fonds en euros dans le cadre de ses dernières innovations (contrat Passerelle ou gestion profilée « Avisé 85 » en plus de nos profils de gestion « Prudent », « Équilibre » et « Dynamique ») et dans des proportions qui permettent de limiter les risques tout en proposant des potentiels de revalorisation intéressants.

Nicolas Flambeaux,

expert secteur épargne à La France Mutualiste