La France Mutualiste accélère son développement

Rapprochement avec Malakoff Humanis

Dominique Burlett, président de La France Mutualiste et Jean-Luc Garde, président de la mutuelle Malakoff Humanis

Dominique Burlett, président de La France Mutualiste et Jean-Luc Garde, président de la mutuelle Malakoff Humanis

Dès le lendemain des assemblées générales respectives du 25 avril, réunies pour valider le rapprochement entre le groupe de protection sociale Malakoff Humanis et La France Mutualiste, les deux présidents ont répondu à nos questions. Interview

Une ambition partagée : 
devenir un acteur de référence 
en épargne responsable et en retraite supplémentaire 

Pour La France Mutualiste, chiffre d’affaires multiplié par deux d’ici 2030

Que pouvez-vous nous dire, « à chaud », suite aux assemblées générales qui se sont tenues de part et d’autre ? 

Dominique Burlett : Une étape importante a eu le 25 avril pour assurer le développement et la pérennité de La France Mutualiste. Nous allons maintenant rentrer plus encore dans le vif du sujet avec la mise en œuvre de ce rapprochement. J’ai hâte ! 

Jean-Luc Garde : Je partage le sentiment du président Burlett et me réjouis que le groupe Malakoff Humanis poursuive son développement en accueillant un nouvel acteur mutualiste. Au-delà des enjeux dits de « business », La France Mutualiste est un partenaire avec lequel nous sommes alignés sur le sens de notre action mutualiste, notamment pour tout ce qui concerne nos engagements solidaires. Croyez-moi, c’est plus qu’important !

 

Pour les deux mutuelles et vous-mêmes, les assemblées générales d’hier sont l’aboutissement d’un long processus. Pour certains adhérents, en revanche, c’est un sujet qu’ils découvrent. Comment le leur présenteriez-vous en quelques mots ?

D.B. : Ce n’est un secret pour personne, La France Mutualiste a renforcé ces dernières années sa stratégie de diversification pour poursuivre et pérenniser son développement. Mais face aux enjeux démographiques et au colossal chantier du financement des retraites qui est devant nous, il m’a semblé incontournable d’adopter une approche pragmatique. J’ai donc confié la mission à Isabelle Le Bot, notre directrice générale, de travailler à l’ouverture de nouvelles opportunités de développement qui respectent nos valeurs. Malakoff Humanis est un leader de la protection sociale en France qui ne fait pas d’épargne-retraite individuelle, nous sommes donc complémentaires

J.L.G. : Dans tout beau projet, il y a alignement des planètes. De notre côté, nous observons une transformation du marché des complémentaires santé collectives et de la prévoyance. Elles doivent faire face à une forte pression sur les prix et des besoins de protection qui grandissent encore et toujours avec le vieillissement de notre population, l’augmentation de charges décidées unilatéralement par les pouvoirs publics et un certain désengagement de la Sécurité sociale. Aussi, l’épargne est devenue un axe de diversification important pour le groupe Malakoff Humanis et nous permet de proposer à nos clients une offre de protection sociale globale. Quand La France Mutualiste nous a sondés pour amorcer des discussions en vue d’un rapprochement, nous avons très vite compris que nous aurions beaucoup à nous dire.

l’épargne est devenue un axe de diversification important 

Jean-Luc Garde, président de la mutuelle Malakoff Humanis

Mais La France Mutualiste est une petite structure en comparaison de votre mutuelle... 

J.L.G. : C’est exact, mais seulement si l’on considère l’ensemble du groupe. En revanche, si nous comparons La France Mutualiste à notre segment « épargne », elle représente une grande opportunité de développement pour tout ce qui concerne l’épargne individuelle. Et comme les besoins de financement des Rapprochement avec Malakoff Humanis : La France Mutualiste accélère son développement retraites pour les Français vont nécessairement croître, l’expertise, la crédibilité et la puissance de La France Mutualiste sont tout sauf négligeables pour notre groupe. 

D.B. : Pour compléter les propos du président Garde, je souhaite rappeler que l’objectif d’un rapprochement date d’il y a déjà plus de dix ans pour La France Mutualiste. Nos délégués avaient rejeté, à raison, les différents projets d’union portés par mon prédécesseur. Ces rapprochements avortés nous ont beaucoup appris. Le constat qu’il nous fallait explorer de nouvelles opportunités de développement était, lui, resté. Aussi, avec Malakoff Humanis, nous avons décidé dès l’origine de nos échanges de tout nous dire, de jouer la transparence entre nous, ainsi qu’avec nos délégués. Nous ne sommes jamais allés aussi loin dans les discussions sur tous les aspects du projet, aussi bien au niveau du business que du fonctionnement politique. 

J.L.G. : Oui, cette transparence est la mère du succès de tout projet de rapprochement. On ne règle pas les problèmes en marchant. C’est dès l’origine qu’il faut tout se dire

Président Burlett, vous parlez des échanges avec les délégués. Comment cela s’est-il passé ? 

D.B. : Dès l’assemblée générale de juin 2023, nous avons évoqué l’éventualité d’un rapprochement. En décembre, le conseil d’administration, élu lui aussi par les délégués, a validé le protocole d’accord qui garantissait notamment notre autonomie de décision sur nos taux de rendement. En février, nous avons rencontré les représentants des adhérents lors de réunions de travail, puis les adhérents directement en assemblées annuelles. Et in fine, c’est l’assemblée générale qui a donné son aval, c’est-à-dire les représentants de nos adhérents. Les collaborateurs aussi ont été associés directement et via les représentants du personnel qui ont émis un avis favorable au rapprochement. Ce que je retiens de tous ces échanges, c’est que les délégués comme les salariés se sont tout de suite projetés sur l’après et les opportunités pour la mutuelle. 

J.L.G. : C’est tout à fait ça. Et puis tout cela a été possible car les choses ont été actées très vite pour ce qui concerne la garantie de l’autonomie de gouvernance de La France Mutualiste. Cette dernière garde son patrimoine immobilier, sa gouvernance avec son président, son conseil d’administration, son assemblée générale, etc. C’est la clé du succès au sein du groupe et il n’est pas question de revenir sur cette formule gagnante. 

les délégués comme les salariés se sont tout de suite projetés sur l’après et les opportunités pour la mutuelle

Dominique Burlett, président de La France Mutualiste

Et en quoi un tel rapprochement peut -il servir les intérêts de chacun de nos adhérents et lecteurs ? 

D.B. : Plus on est nombreux à adhérer à une mutuelle, moins la charge du fonctionnement par adhérent est importante. Autrement dit, plus La France Mutualiste ou n’importe quelle mutuelle compte d’adhérents, plus les produits d’épargne ou de retraite sont rentables. 

Un mot de la fin ? 

J.L.G. : Nos mutuelles sont ancrées dans l’histoire du mouvement mutualiste, et singulièrement dans celui de la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF). Je suis d’ailleurs particulièrement heureux que Dominique nous ait rejoints récemment au conseil d’administration de la FNMF. En nous associant, nous renforçons d’autant le sillon de nos singularités, de nos valeurs et de nos histoires mutualistes.